Comment être heureux en amour ?

Comment notre esprit se développe-t-il ?

Dans la littérature, on peut retrouver un pluralisme de modèles développés au fil du temps. Les évolutions théoriques psychanalytiques diffèrent dans la manière de conceptualiser la psychopathologie mais ont un aspect commun : elles émettent l’hypothèse de son origine dans les premiers stades du développement et la considèrent comme l’expression d’un  » arrêt évolutif  » (Mitchell), en se concentrant sur la relation primaire enfant-soignant.

Selon cette conception, les implications psychologiques qui découlent d’une enfance marquée par un comportement parental caractérisé par l’inattention aux besoins affectifs de l’enfant, le rejet, la critique, le mépris, les ruptures répétées de prise en charge, ne permettraient pas à l’enfant de bénéficier d’un environnement protecteur et bienveillant qui assurerait le développement harmonieux de sa personnalité.

Le rôle des relations primaires dans le développement psychique de l’enfant

Selon les recherches les plus récentes et notre expérience en voyance, les racines d’un développement socio-affectif et émotionnel sain, ainsi que cognitif, remontent à la qualité des premières relations affectives et des échanges émotionnels que l’enfant établit très tôt avec des figures de référence.

Les expériences interpersonnelles précoces au sein du système de soins primaires contribuent à la construction des bases sur lesquelles se développe notre esprit et jouent donc un rôle fondamental dans le processus de structuration du Moi et de maturation des fonctions psychiques chez l’enfant. Ceux qui ont l’impact émotionnel le plus fort sont intériorisés dans la représentation des états du Moi et organisés en modèles opératoires internes (Bowlby), qui vont guider l’enfant d’abord, puis l’adulte, dans l’exploration du monde interne et dans la relation avec la réalité externe et sont étroitement liés à l’acquisition de deux compétences développementales importantes, la capacité de régulation affective et la mentalisation .

Le lien d’attachement

La théorie de l’attachement explique la qualité du développement affectif dans les premières années de la vie par l’analyse des schémas interactifs entre l’enfant et la personne qui s’occupe de lui, et souligne l’importance de ces expériences relationnelles précoces en termes d’adaptation de l’enfant dans l’établissement de ses futures relations socio-affectives à l’âge adulte.

Sur la base de schémas d’expériences répétées, l’enfant construit des modèles mentaux de l’environnement (figures affectives), de lui-même et des interactions avec les autres (modèles opérationnels internes) et crée parallèlement des attentes par rapport à la relation avec eux.

Les MOI internalisés ont la fonction importante de guider l’individu dans l’interprétation des informations provenant du monde extérieur et dans ses relations avec lui, en orientant son comportement dans les nouvelles situations d’aujourd’hui et de demain, et ont donc tendance à être automatiquement répétés dans les liens d’attachement adultes.

Selon Bowlby, si l’enfant a eu des expériences précoces avec des soignants sensibles et disponibles, prêts à offrir aide et réconfort, il construira un modèle de soi comme une personne digne d’amour et de valeur et une représentation interne des autres comme disponibles et attentifs à ses besoins, fiables et prêts à l’aider en cas de besoin. Cette configuration de représentations est à la base de l’attachement sécurisant et du développement d’une saine estime de soi, qui semble caractériser les personnes ayant confiance dans les autres et dans leurs propres capacités et un bon fonctionnement réflexif.

À l’inverse, lorsque l’attachement est instable, incohérent, imprévisible ou échoue en raison d’expériences concrètes de négligence affective ou d’abandon, l’enfant se perçoit comme n’étant pas digne d’amour ni d’attention et ses parents comme peu fiables, refusant et insensibles aux demandes de soins. Cela pourrait engendrer une faible confiance en soi et dans les autres, ainsi que des attentes négatives à l’égard des relations intimes, les prédisposant ainsi à une vulnérabilité qui pourrait affecter la façon dont ils gèrent les diverses expériences de la vie.

À l’âge adulte, se percevant comme indignes d’amour et sans valeur, ils peuvent ressentir le besoin de créer des liens intenses et restructurants pour reconstruire les aspects fragiles du moi et compenser ainsi l’insécurité fondamentale qui les caractérise.